"Répétons-le, Djian
est un écrivain, un grand écrivain. La littérature n'en possède pas tant.
Une page de Djian, ça ne
ressemble à rien d'autre de connu dans le passé proche ou lointain, si ce n'est
à une autre page de Djian. Elle possède un rythme, des couleurs, un éclat, une
palpitation (double: manifeste et secrète), une sagesse et une folie qui
n'appartiennent qu'à lui. Une manière de branchement direct sur les pulsations
du cœur et sur les élans de l'âme: une phrase qui vit, c'est infiniment rare. Celle
de Djian échappe, comme spontanément, à tous les modèles. Seul le style, cette
façon d'inventer le monde en l'écrivant, peut dire le bonheur et la tragédie
dans leur pureté et leur dénuement. L'écriture de Djian est vraie, elle est
généreuse et elle porte sur le monde - l'auteur y compris - un regard de pitié
rageuse. Plutôt qu’“écrivain romantique”, “écrivain vivant” lui conviendrait.
Avec l'irréductible contradiction que les termes entretiennent l'un avec
l'autre."
Description:
"Répétons-le, Djian est un écrivain, un grand écrivain. La littérature n'en possède pas tant.
Une page de Djian, ça ne ressemble à rien d'autre de connu dans le passé proche ou lointain, si ce n'est à une autre page de Djian. Elle possède un rythme, des couleurs, un éclat, une palpitation (double: manifeste et secrète), une sagesse et une folie qui n'appartiennent qu'à lui. Une manière de branchement direct sur les pulsations du cœur et sur les élans de l'âme: une phrase qui vit, c'est infiniment rare. Celle de Djian échappe, comme spontanément, à tous les modèles. Seul le style, cette façon d'inventer le monde en l'écrivant, peut dire le bonheur et la tragédie dans leur pureté et leur dénuement. L'écriture de Djian est vraie, elle est généreuse et elle porte sur le monde - l'auteur y compris - un regard de pitié rageuse. Plutôt qu’“écrivain romantique”, “écrivain vivant” lui conviendrait. Avec l'irréductible contradiction que les termes entretiennent l'un avec l'autre."
Pierre Lepape "Le Monde"